Le licenciement pour motif économique est une procédure complexe et encadrée par la loi, qui peut susciter de nombreuses interrogations tant pour les employeurs que pour les salariés. Cet article vous propose un tour d’horizon complet sur ce sujet, en abordant les différents aspects du licenciement économique et en vous apportant des informations clés ainsi que des conseils professionnels pour défendre au mieux vos droits.
Définition et causes du licenciement pour motif économique
Le licenciement pour motif économique est défini par l’article L1233-3 du Code du travail comme étant un licenciement effectué par un employeur pour un ou plusieurs motifs non inhérents à la personne du salarié, résultant d’une suppression ou transformation d’emploi ou d’une modification refusée par le salarié, consécutives notamment à des difficultés économiques ou technologiques.
Les principales causes pouvant justifier un licenciement économique sont :
- Les difficultés économiques de l’entreprise : baisse significative des commandes ou du chiffre d’affaires, pertes d’exploitation…
- Les mutations technologiques : obsolescence d’un produit, apparition de nouvelles technologies rendant certains postes caducs…
- La réorganisation de l’entreprise nécessaire à la sauvegarde de sa compétitivité : suppression de certaines activités, fusion avec une autre entreprise entraînant des suppressions de postes…
- La cessation d’activité de l’entreprise, totale ou partielle.
Conditions et procédure du licenciement pour motif économique
Le licenciement pour motif économique est soumis à des conditions strictes et doit suivre une procédure particulière, qui varie selon qu’il s’agit d’un licenciement individuel ou collectif :
Licenciement individuel pour motif économique
Dans le cas d’un licenciement individuel, l’employeur doit respecter les étapes suivantes :
- Consultation préalable du comité social et économique (CSE) : si l’entreprise compte au moins 50 salariés, l’employeur doit consulter le CSE sur les motifs économiques et les mesures envisagées pour éviter les licenciements.
- Notification du projet de licenciement à la Direccte : l’employeur doit informer par écrit la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) de son intention de procéder à un licenciement économique.
- Entretien préalable avec le salarié : l’employeur convoque le salarié à un entretien préalable, avec un délai minimum de 5 jours ouvrables entre la réception de la convocation et la date de l’entretien. Lors de cet entretien, l’employeur expose les motifs du licenciement envisagé et recueille les explications du salarié.
- Notification du licenciement : si l’employeur confirme sa décision, il doit notifier par écrit le licenciement au salarié, en mentionnant les motifs économiques et la possibilité de bénéficier d’un accompagnement personnalisé (congé de reclassement ou contrat de sécurisation professionnelle).
Licenciement collectif pour motif économique
Dans le cas d’un licenciement collectif concernant au moins 10 salariés sur une période de 30 jours, la procédure est plus complexe et implique notamment :
- La mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) pour les entreprises d’au moins 50 salariés.
- La consultation du CSE sur le projet de restructuration et les mesures envisagées pour limiter les licenciements.
- Le respect des délais légaux pour les différentes étapes de la procédure, qui varient selon l’effectif concerné (entre 1 et 2 mois pour les entreprises de moins de 300 salariés, entre 2 et 4 mois pour celles de 300 salariés et plus).
Droits et indemnités des salariés en cas de licenciement pour motif économique
Les salariés licenciés pour motif économique ont droit à plusieurs indemnités :
- Indemnité légale ou conventionnelle de licenciement, dont le montant varie selon l’ancienneté du salarié et le niveau de rémunération.
- Indemnité compensatrice de préavis, qui correspond à la rémunération que le salarié aurait perçue s’il avait accompli son préavis.
- Indemnité compensatrice de congés payés, si le salarié n’a pas pris l’ensemble de ses congés avant la rupture de son contrat.
Par ailleurs, les salariés licenciés pour motif économique peuvent bénéficier d’un accompagnement personnalisé, sous forme de congé de reclassement ou de contrat de sécurisation professionnelle (CSP), visant à faciliter leur retour à l’emploi.
Contestation d’un licenciement pour motif économique
Un salarié qui estime que son licenciement pour motif économique est injustifié peut saisir le conseil de prud’hommes dans un délai de 12 mois à compter de la notification du licenciement. Il appartient alors à l’employeur de prouver que le motif économique était réel et sérieux. En cas de jugement favorable au salarié, celui-ci peut obtenir des dommages et intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse.
Pour optimiser vos chances de succès dans une telle procédure, il est vivement recommandé de vous faire assister par un avocat spécialisé en droit du travail, qui saura vous conseiller sur les arguments à avancer et les pièces à produire pour étayer votre demande.
En définitive, le licenciement pour motif économique est une procédure complexe et encadrée par la loi, qui nécessite de prendre en compte de nombreux facteurs et d’être particulièrement vigilant sur le respect des conditions légales et des droits des salariés. Une bonne connaissance de la législation en vigueur et l’appui d’un avocat spécialisé peuvent vous aider à défendre au mieux vos intérêts, que vous soyez employeur ou salarié.